Partager la publication "Qu’est ce qu’une maison écologique et comment la construire ?"
Ce que nous construisons est important, tout comme la manière dont nous le construisons. A bien des égards, construire dans une optique de durabilité devrait être la norme pour une maison du XXIe siècle. Or en traversant certaines zones pavillonnaires pourtant récentes; force est de constater qu’en France, la notion de maison écologique et responsable n’est pas encore ancrée dans les esprits. Pourtant, certains principes de construction qui s’avèrent très efficaces énergétiquement ne sont pas plus chers à mettre en œuvre : ils nécessitent par contre une forte adaptation de l’habitat à son environnement immédiat.
Mais cette adaptation implique deux efforts chez les promoteurs/ constructeurs particuliers :
- Prendre le temps de considérer et adapter chaque habitat construit dans son environnement. Or le temps c’est de l’argent.
- Déstandardiser la construction de maisons individuelles ou collectives pour mieux transcrire les enseignements du premier point.
Malheureusement, cela va contre le principe d’économie d’échelle et pose – il est vrai – un joli casse-tête pour les architectes ou les approvisionnements… Il est plus facile de répliquer cent mille fois une maison que d’adapter ses plans à cent mille réalités…
Mais ce faisant, on ne pense qu’à très court terme : proposer le prix de vente le plus optimisé possible … et qu’ensuite advienne que pourra.
Ce qui suit est un habitat inadapté aux contraintes climatiques actuelles et futures; donc une consommation de ressources sous optimale, et donc cette fameuse fuite en avant problème= solution mécanique ou électrique…
Or saviez vous que les Perses ou les Romains climatisent déjà leurs palais sans bien sûr une étincelle d’électricité ?
Troublant non ? 2000 ans de progrès nous auraient-ils fait complètement oublier certaines règles tellement basiques pour une architecture écologique et durable ?
Oui et non : certains principes ci-dessous sont naturels, d’autres proviennent de technologies récentes.
Quoi qu’il en soit, voici notre petit article pour remettre toutes les pendules à l’heure.
C’est quoi une maison écologique ?
Pour ce qui est de la définition d’une maison écologique et responsable, nul besoin d ‘un cours magistral car elle repose sur quatre impératifs simples.
Elle doit :
- Être efficace sur le plan énergétique,
- Éviter les émissions toxiques pour l’environnement ou ses occupants
- Utiliser les matériaux et les ressources de manière responsable
- Avoir un impact positif sur ses habitants et le voisinage; tant sur leur santé que sur leur confort.
Ainsi, c’est la conception même des maison écologiques et responsables qui permet de répondre à ces impératifs, notamment au travers :
- Du choix de matériaux naturels et/ou très performants,
- De son intégration dans le site et l’environnement,
- de la disposition interne des différentes pièces en fonction des apports énergétiques naturels,
- De la bonne adéquation entre ses besoins et la consommation réelle d’énergie,
- De la conception intelligente du jardin pour maximiser son impact
- De la gestion des déchets pour améliorer la performance environnementale de l’ensemble… (et vous n’imaginerez pas tout ce que l’on peut faire avec des pelures de patate!)
Alors comment construire une maison écologique et responsable ?
Et bien en mettant le concept de sobriété au centre de la conception du projet. Quand je dis sobriété, je ne vous propose pas de retourner vivre dans une grotte, mais je vous propose de considérer toutes les spécificités du terrain et de son climat pour adapter le plus possible votre maison à ces réalités sans démolir votre légitime exigence de confort.
Par exemple, adapter intelligemment l’orientation de votre maison aux vents dominants et à l’ensoleillement ne vous coûtera que le temps que vous aurez pris à y penser et vous renseigner.
Et ce temps, croyez moi, ne sera pas perdu : la preuve avec la première facture de chauffage et la bouteille de Dom Pérignon que vous pourrez vous offrir sur l’argent économisé – histoire de fêter cela dignement !
Plus sérieusement, si la construction de maisons écologiques et responsables peut effectivement coûter plus cher du fait du choix de certaines technologies ou matériaux; elle vous permettra néanmoins non seulement d’économiser de l’argent à long terme, mais aussi de réduire votre impact sur l’environnement (ce qui donne droit à une batterie d’aides bien sur).
Et ceci étant dit, place aux 20 conseils pour construire une maison écologique et responsable.
L’isolation thermique clé de voûte de la maison écologique
Le chauffage et la climatisation représentent le plus gros pourcentage de la consommation d’énergie et de votre facture énergétique. Plus votre isolation est bonne, moins vous utiliserez d’énergie. Donc le moyen le plus efficace et le moins coûteux de réduire les pertes d’énergie, une bonne isolation thermique, est l’une des clés de la construction durable. Une isolation efficace réduit la dissipation de chaleur en hiver et l’entrée de chaleur en été ; les besoins en énergie pour le chauffage et la climatisation sont donc réduits en conséquence.
La réduction des pertes d’énergie dépendra non seulement de l’utilisation de bons matériaux d’isolation dans les structures et de matériaux de revêtement à forte inertie thermique, comme le bois, mais aussi d’un ensemble de paramètres structurels : orientation du bâtiment, circulation de l’eau et de l’air, activité des utilisateurs et des machines… Il est toutefois également essentiel d’assurer une ventilation adéquate lorsque l’isolation est efficace.
Un dossier entier sur la bonne isolation des maisons est disponible au travers de cet article.
L’étanchéité à l’air aussi critique que l’isolation – mais souvent négligée.
L’étanchéité à l’air vise à limiter les sources de ventilation non contrôlées de votre logement (qui provoque des échappements de chaleur). Il s’agit de l’un des aspects de la maison économe en énergie les moins connues, et que les gens oublient souvent. Et pourtant, à quoi sert toute cette isolation si l’air tempéré s’échappe par les fissures et les crevasses de vos murs ?
Toutes les ouvertures et pénétrations de vos toits et murs doivent être étanches. Cela comprend les fenêtres, les portes, les évents, les conduits électriques et tous les autres trous. C’est un aspect qui dépend fortement de la qualité de la construction.
Vous pouvez tester l’étanchéité à l’air d’une maison en effectuant un test d’infiltrométrie. Il s’agit d’un test de pression d’air qui détermine si votre maison présente des fuites d’air et à quel rythme (on “pressurise” la maison en ayant fermé toutes les fenêtres évents et portes et on observe à quelle vitesse la surpression se dissipe).
Un dossier entier sur la bonne ventilation des maisons est disponible au travers de cet article.
L’orientation du bâtiment
La conception judicieuse d’un bâtiment en fonction des conditions du terrain (ensoleillement, présence de zones boisées, surfaces exposées aux vents…) maximise l’apport d’énergies naturelles et minimise donc les pertes d’énergie.
En d’autres termes, l’orientation est importante pour les maisons écologiques et responsables. Si vous vivez dans un climat froid, vous pouvez profiter du soleil en ayant plus de fenêtres orientées vers le sud. Si vous construisez un long mur avec des fenêtres orientées vers le sud, vous maximisez la lumière directe du soleil en hiver. Cela contribuera à chauffer votre maison et à faire entrer la lumière naturelle.
Essayez de ne pas avoir trop de fenêtres orientées vers l’ouest : la lumière serait alors trop forte en journée et la maison serait un véritable four en été. Si vous avez déjà des fenêtres orientées à l’ouest, nous vous donnerons un peu plus loin quelques conseils de végétalisation des abords immédiats de votre maison pour limiter les surchauffes !
Une autre astuce consiste à installer des parasols ou une avancée de toit. Le soleil est plus haut en été qu’en hiver, donc un surplomb de toit peut bloquer le soleil en été. En hiver, le soleil sera à un angle plus bas et ne sera pas bloqué par le surplomb. Ces types d’éléments de conception passive (on verra un peu plus loin ce que cela veut dire) peuvent faire une grande différence en matière de durabilité à faible coût.
La forme du bâtiment
Saviez-vous que les igloos sont des maisons très efficaces sur le plan énergétique ? Un igloo est construit dans un climat froid avec une forme qui minimise la surface de contact entre l’air intérieur et les parois extérieures de la maison. Ainsi il s’agit d’adopter une forme de maison qui réduit la surface de contact avec l’extérieur pour éviter les pertes de chaleur à l’intérieur.
Il faut donc privilégier une forme plus compacte qui augmente le rapport entre le volume des espaces intérieurs et la surface exposée aux intempéries.
Une maison “compacte” à deux étages aura tendance à être plus efficace qu’une maison étalée en plain-pied. Par exemple, si vous voulez construire une maison de 200 mètres carrés, il est plus efficace de construire deux étages de 100 mètres carrés chacun que de construire de plain pied sur 200 m² de surface au sol
Choix des fenêtres et des portes pour la réduction de la consommation d’énergie
Vous devez utiliser des portes et des fenêtres efficaces. Elles doivent être dotées d’un coupe-froid approprié pour empêcher les éléments de pénétrer. Elles doivent se fermer hermétiquement de manière à sceller l’ouverture. Le type de verre et la valeur d’isolation du matériau sont également très importants. Les fenêtres et les portes sont coûteuses, mais vous voulez être sûrs qu’elles sont efficaces.
Les fenêtres et les portes sont également un point faible pour les fuites d’air. Assurez-vous d’avoir une bonne étanchéité à l’air autour de ces zones. Vous ne voulez pas acheter de bonnes fenêtres et les installer avec une qualité médiocre.
Les fenêtres à double vitrage sont une norme minimale en ce qui me concerne, mais le triple vitrage est préférable.
Utiliser des matériaux locaux
L’utilisation de matériaux locaux dans votre nouvelle maison écologique et responsable réduira le besoin de transport.
La première question à se poser est généralement de savoir quels sont les matériaux disponibles localement. Et pour le savoir, rien de plus simple : allez voir la plus vieille maison du coin. Regardez de quoi elle est faite, et vous saurez ce qui est disponible dans les alentours. En effet, avant le XXème siècle, il était très rare d’importer des matériaux pour les constructions classiques.
De même une fois les matériaux choisis, renseignez vous sur la provenance de ceux que vous achetez. Il est évidemment plus écologique d’acheter le bois d’une scierie locale que de le commander à l’autre bout du continent.
S’il y a une carrière de pierre locale, pourquoi ne pas utiliser sa pierre pour votre patio – même si l’imaginez initialement en caillebotis ? C’est beaucoup plus écologique, et vous pourriez même trouver des produits de meilleure qualité auprès de petites entreprises locales que dans les grands circuits classiques.
Privilégiez les matériaux recyclés
Le recyclage est encore assez peu répandu en France quand il s’agit de construction ou de rénovation. Il devra être mis en balance avec la disponibilité bien sur car étant encore assez rare, les réseaux de distribution ne se sont pas développés.
Les matériaux facilement disponibles varient selon l’endroit où vous vous trouvez. Il existe toutes sortes de matériaux qui sont recyclés, récupérés et réutilisés. Voici une liste de certains matériaux fabriqués à partir de produits recyclés que vous pourrez choisir lors de la construction de votre nid douillet et écologique :
- Tables ou dessus de bar fabriqués à partir de verre recyclé.
- Acier fabriqué à partir de métaux recyclés.
- Bois récupéré. Cela peut être magnifique ! Lorsqu’un entrepreneur démolit un bâtiment ou effectue une rénovation, il peut souvent réutiliser les vieux produits en bois qu’il récupère pour d’autres projets. Imaginez votre maison avec une magnifique charpente en chêne du XVIII ! Un meilleur avenir pour celle-ci que la cheminée non ?
- Briques et autres éléments de maçonnerie récupérés. Les briques, les pierres et les pavés peuvent également être récupérés et réutilisés.
- Réutiliser les sols de l’excavation pour un nouvel aménagement paysager.
- Les bardeaux de toiture peuvent avoir un contenu recyclé.
- Produits en plastique avec un contenu recyclé.
- Des matériaux de cloison sèche qui ont été recyclés.
Presque tous les produits de votre nouvelle maison pourraient provenir de matériaux recyclés.
Vous pouvez également réduire les déchets du chantier en vous assurant que l’entrepreneur recycle les déchets pendant la construction.
Privilégiez des matériaux de construction écologique et responsables
Pour votre santé, il est préférable d’utiliser des matériaux qui évitent les composés organiques volatils ou COV – qui sont toxiques. Par exemple, utilisez des peintures ou des colles à faible teneur en COV ou orientez vous vers des solutions d’isolation plus naturelles que les panneaux PIR/PUR ou la mousse polyuréthane expansive..
Utilisez des matériaux qui peuvent être recyclés ultérieurement ou qui l’ont déjà été, par exemple le bois ou la pierre. Vous devez également vous assurer que les matériaux que vous choisissez sont de suffisamment bonne qualité pour éviter d’être remplacés au bout de quelques années. Par exemple, pour un coût pas forcément supérieur vous pourrez vous orienter vers certains types de pierre brute plutôt que l’inévitable pierre blonde reconstituée.
L’utilisation de matériaux non polluants peut également être un moyen de réduire l’émission de composés organiques volatils (notamment pour les peintures). Le choix des matériaux est un élément prépondérant pour le respect de l’environnement et de la nature. Une importance particulière doit donc être accordée aux matériaux naturels qui consomment peu d’énergie grise (énergie nécessaire à la production des matériaux) et qui ont un impact positif ou du moins ne nuisent pas à l’environnement lors de leur production.
Les matériaux durables tels que le bois, la pierre, la terre cuite ou certains produits végétaux peuvent être utilisés dans la structure, le bardage ou la toiture. Cependant, les matériaux durables sont généralement utilisés principalement comme matériaux d’isolation tels que les fibres végétales, les tissus ou plastiques recyclés, la laine de verre, la ouate de cellulose , qui apporteront une solution plus écologique que les matériaux synthétiques.
Afin de protéger la santé des utilisateurs, la construction durable minimisera également l’utilisation de matériaux toxiques tels que les colles ou les peintures, ainsi que les matériaux contenant des composés organiques volatils pouvant provoquer des pathologies respiratoires.
Des systèmes CVC efficaces pour la maison écologique
CVC signifie chauffage, ventilation et climatisation.
Le chauffage et la climatisation sont généralement la principale source de consommation d’énergie de votre maison. Vous voudrez probablement utiliser un système efficace et bien conçu (qui ne le voudrait pas ?) et voici donc quelques options qui peuvent vous aider :
Thermostat intelligent : L’un des conseils les plus faciles à mettre en œuvre est l’utilisation de thermostats intelligents. Un thermostat intelligent peut réduire votre consommation d’énergie en apprenant vos habitudes pour ajuster les efforts de votre chaudière ou de votre clim.
Zones : Je suis un grand fan des zones. Avez-vous déjà vécu avec quelqu’un qui aime la chaleur alors que vous aimez la douce fraîcheur du matin? Si vous divisez la maison en zones, vous pouvez définir des températures indépendantes pour chaque pièce. De plus, vous n’avez pas besoin de faire fonctionner constamment les radiateurs dans les pièces qui ne sont pas souvent utilisées, comme le sous-sol ou la buanderie.
Équipement efficace : Quelle que soit la conception du système, assurez-vous que l’équipement est économe en énergie et correctement installé.
Recyclez votre énergie avec un échangeur thermique
Saviez-vous que vous pouvez recycler votre énergie ?
Installez des VMC thermodynamique ou des récupérateur de chaleur (échangeurs thermiques) sur votre système de ventilation existant.
En effet ces échangeurs peuvent utiliser la chaleur de l’air évacué pour préchauffer ou prérefroidir l’air introduit dans votre maison. Ne vous inquiétez pas : il ne mélange pas réellement l’air évacué avec l’air neuf ! Il utilise simplement la chaleur de l’air évacué.
Un chauffage qui ne chauffe que ce qu’il doit chauffer
Les pompes à chaleur sont des dispositifs thermodynamiques qui permettent des échanges de chaleur entre deux milieux de température différente, généralement entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment. Cela repose sur les fameux échangeurs thermiques que j’ai mentionné juste avant.
Mais ici il s’agit non pas d’éviter les pertes calorifiques liées à la ventilation, mais de chauffer la maison. Et pour cela, j’ai nommé les pompes à chaleur. Celles-ci peuvent être « géothermique » et capter la chaleur du sol pour la diffuser dans le bâtiment, notamment pour le chauffage des sols ou le chauffage domestique.
Les pompes géothermiques sont généralement plus efficaces, mais d’autres systèmes peuvent également être utilisés pour échanger des calories entre des zones de chaleur distinctes, air-air, air-eau ou eau-eau, avec des utilisations diverses : chauffage de l’air, chauffage de l’eau d’une piscine, refroidissement…
Nous vous préparons bien sur un petit dossier tout spécial sur ce sujet vaste et … technique quand même !
Énergie renouvelable pour les maisons écologique et responsables
L’énergie renouvelable est un sujet brûlant de nos jours pour la durabilité. La source d’énergie est très importante lors de la conception d’une maison écologique et responsable.
Néanmoins notez qu’en France vous ne pouvez généralement pas consommer votre propre électricité : vous devez la revendre à EDF qui vous fournit ensuite.
Mais pour ce faire, voici quelques options.
Panneaux photovoltaïques : Installez des panneaux photovoltaïques ou solaires pour générer de l’énergie à partir du soleil. Ils stockent l’énergie dans des batteries, ce qui vous permet d’avoir de l’électricité la nuit également. Les grands arbres qui bloquent le soleil peuvent poser un problème pour les panneaux solaires. L’orientation de la maison est également importante ainsi que la pente du toit. Assurez-vous qu’un professionnel détermine si votre emplacement est judicieux.
L’aérovoltaique ;
toit solaire de Tesla
les vitres & briques solaires de Heliatek
biogaz
Les éoliennes : Envisagez l’installation d’une petite éolienne, le cas échéant. Vérifiez si votre source d’énergie locale dispose d’énergie éolienne ou d’autres énergies renouvelables.
Chaleur géothermique : Bien que le sol puisse être gelé en hiver, le sol en profondeur est chaud. Utilisez la chaleur de la Terre pour chauffer votre maison !
Production hydroélectrique : Dans certaines zones, l’on peut même considérer la remise en service d’anciens biefs (des petites déviations des cours d’eau qui alimentaient les moulins) afin d’adjoindre à l’ensemble un système hydro-électrique. Attention néanmoins,en France la législation en la matière est plutôt féroce. Le coût de l’installation aussi. Mais nous traiterons le sujet dans un article dédié.
Les chaudières à cogénération coûtent 2 à 3 fois plus cher qu’une chaudière classique, mais offrent un meilleur rendement et peuvent également produire de l’électricité (50 à 80% des besoins en électricité d’un ménage).
Selon les fonctions et l’utilisation des bâtiments, certaines de ces technologies peuvent parfois atteindre un équilibre énergétique, voire un bilan énergétique positif ; on parle alors de bâtiment à énergie positive. Nous verrons cela un peu plus bas dans l’article.
Eau chaude solaire ou eau chaude sans réservoir
L’eau chaude solaire est un système qui permet de chauffer l’eau en utilisant le soleil. Il peut être installé sur votre toit et peut chauffer votre eau. Il existe deux types fondamentaux de chauffage solaire de l’eau. Le système actif utilise des pompes, tandis que le système passif n’en utilise pas. Il permet de réduire vos dépenses énergétiques et constitue une excellente caractéristique pour la conception de maisons économes en énergie.
Si vous n’optez pas pour le chauffage solaire de l’eau, une autre option consiste à utiliser des chauffe-eau sans réservoir ou de l’eau chaude instantanée. Ceux-ci consomment moins d’énergie et chauffent instantanément, ce qui évite de laisser couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit chaude lorsque vous prenez votre douche, ou de maintenir chaude une eau qui n’est pas utilisée.
La végétation permet de réguler la température au sein du logement
La plantation d’arbres à feuilles caduques (qui tombent à l’automne) est une solution écologique qui permet de réguler l’ensoleillement entrant tout en améliorant la qualité de l’air grâce à la photosynthèse naturelle. En été, les feuilles serviront de pare-soleil, en hiver l’absence de feuilles ne gênera pas l’apport de lumière.
Par exemple, si vous avez déjà des fenêtres orientées à l’ouest ou au sud, vous pouvez planter un grand arbre à feuillage caduque pour bloquer une partie de cette lumière solaire inconfortable et brûlante en été.
Les arbres à feuillage persistant peuvent – eux – servir d’isolation extérieure contre le froid hivernal et le vent côté nord.
Une maison écologique est construite pour durer
Construire pour durer ! La conception d’une maison éco-responsable ne peut se faire sans penser à la qualité et aux techniques de construction…
Si vous voulez une maison qui prend soin de la planète, vous devez la construire pour qu’elle dure.Si votre maison a constamment besoin de réparations, que votre toit doit être refait tous les 6 ans, ce n’est pas écologique et responsable. Construisez avec des matériaux qui nécessitent peu d’entretien. Construisez avec intelligence.
Par exemple, si vous êtes dans une région sujette aux vents violents et que vous construisez un toit en tuile de bitume, vous devrez intervenir sur votre toit après chaque coup de vent. Et bien sûr, cela sera coûteux en ressources et en énergie pour vous et la planète.
Construisez donc une maison adaptée à votre climat et ses contraintes, et bien sûr construisez-la bien.
Au-delà de la construction, prenez soin de votre maison, un entretien régulier est bien moins coûteux que de devoir intervenir sur un problème avéré. Souvenez-vous du vieil adage : “Mieux vaut prévenir que guérir”.
Privilégiez des appareils sanitaires économes en eau
Les toilettes et autres sanitaires ne sont plus ce qu’ils étaient. Il existe désormais des toilettes à double chasse qui vous permettent de choisir un débit plus faible ou plus élevé selon vos besoins.
Mais si vous connaissez désormais tous les WC économes, beaucoup d’autres éléments de plomberie peuvent optimiser le débit d’eau sans nuire au confort : les robinets, les pommes de douche… Ces appareils deviennent très populaires. Vous n’aurez aucun mal à les trouver.
Choisir un électroménager A+++ ou “Energy Star”
L’utilisation d’appareils et d’équipements à faible consommation d’énergie est ce qu’il y a de plus facile à réaliser pour commencer son projet de maison responsable. POur cela référez vous à l’étiquette énergie qui est obligatoire pour la plupart des appareils ménager: cette étiquette classe les appareils en fonction de leur efficacité énergétique pour accomplir une tâche donnée (en gros quelle puissance électrique est nécessaire pour accomplir une tâche basique de la machine). Cette notation va de “G” (les cancres) a “A+++” (le premier de la classe). Par exemple, un lave vaisselle A+++ consommera 25 à 50% d’énergie en moins qu’un “simple” A+ pour faire la même chose.
La mondialisation standardisée aidant, on trouve sur le marché français des appareils libellés “Energy Star” : ce label est l’équivalent étatsunien de notre étiquette énergie et représentent donc aussi une bonne garantie de sobriété énergétique.
Parmi tous nos appareils, certains ont plus d’impact que d’autres : votre réfrigérateur ou congélateur tourne en continue. Il est donc très important qu’il soit d’une bonne classe énergétique.Par contre si vous avez un balais-vapeur que vous utilisez tous les 36 du mois pour désinfecter le coussin du chat et qui est mal noté, n’en faites pas un drame : le gaspillage sera vraiment minime. Et renouveler TOUT l’électroménager pour optimiser la consommation électrique n’est pas forcément un luxe accessible à tous… Bref soyez juste suffisamment alerte sur le sujet pour prioriser les achats : payer plus cher pour ce qui fonctionne souvent est acceptable car l’impact est fort et l’économie générée vous permettra aussi de rentrer dans vos frais.
Éclairage LED : très bien mais pas n’importe quoi !
Les éclairages LED sont de plus en plus courants, surtout depuis que la bonne vieille ampoule incandescente est interdite.
Sans oublier que vous n’aurez pas besoin de changer les ampoules pendant de nombreuses années.En effet la durée de vie moyenne d’une ampoule LED est entre 50 000 et 100 000 heures…soit 6 à 12 ans de fonctionnement ininterrompu !
En guise de comparaison, une ampoule à incandescence “dure” environ 1 200 heures soit 50 jours) .
Alors certes, elles sont un peu plus coûteuses au départ, mais pensez aux économies d’électricité et au remplacement moins fréquent des ampoules !
Néanmoins attention aux yeux des enfants ! Les LED émettent des lumières bleues qui nuisent particulièrement aux rétines de nos petits. Il faudra donc privilégier des teintes “chaudes” (en d’autres termes éviter les led blanches) et équiper la chambre des enfants avec des ampoules Très Basse Tension (TBT) et fluocompactes pour éviter tout risque de brûlures.
Pour le jardin, les machines et les douches : collecter de l’eau de pluie
Pourquoi laisser toute cette eau de pluie se perdre ? Installez des gouttières de toit et des tuyaux de descente qui dirigent l’eau vers un réservoir pour la réutiliser. Cette eau peut être utilisée pour la chasse d’eau de vos toilettes ou pour arroser le jardin. L’eau de pluie (selon votre région) peut même être utilisée pour la boisson si vous la filtrez et la purifiez. L’utilisation la plus typique de la collecte de l’eau de pluie est le jardinage / l’irrigation. Vous pouvez utiliser un réservoir de rétention souterrain en béton (idéalement car le béton adoucit l’eau) ou des cuves en plastique pour stocker l’eau. Vous pourrez y ajouter une pompe pour faire circuler l’eau sous pression
Mais surtout, construisez ce que vous aimez
La chose la plus écologique et responsable que l’on puisse faire pour sa maison est de bâtir quelque chose que l’on aime. Construisez une maison que vous aimerez, construisez une maison que vos enfants aimeront. Lorsque les gens aiment leur maison, ils en prennent soin et ne la changent pas. Ne construisez pas une nouvelle maison uniquement pour rénover votre cuisine dans cinq ans. Construisez une maison dont vous êtes heureux. Construisez une maison dont vous êtes fier.
Maison passive; bâtiments HQE… quels sont les modèles de maison écologiques
A la base de tout, des normes, et notamment les fameuses RT pour réglementation thermique. Ces normes gouvernementales visent à encadrer la consommation énergétique de nos foyers et se sont succédées depuis le premier choc pétrolier en 1974.
Dernière en date, la RT 2012 : cette norme impose en France que toute nouvelle construction ne consomme pas plus de 50kWhep (KiloWatt par heure d’énergie primaire – soit 50 Kw par m² d’énergie nécessaire pour produire, transformer et transporter l’énergie) ce qui revient à 19Kwh par an d’énergie facturée !
Dans le cadre de la rénovation d’un logement postérieur à 1948, ce chiffre est rehaussé à 80 KWep.
Autour de ces normes se sont construits tout un ensemble de certifications ou labels nationaux ou internationaux qui posent un cahier des charges complet. Mais attention: il y a profusion de labels et tous ne se valent pas (Ah marketing, quand tu nous tiens !)
En règle générale, mieux vaut s’en tenir à ceux reconnus par l’État qui s’appuient sur des textes réglementaires et une certification. D’autant plus que seuls ces labels vous ouvriront le sésame des aides publiques pour la transition énergétique dont vous trouverez la liste en cliquant sur ce lien (Site officiel du gouvernement)
Bref pour revenir à nos moutons, nous pouvons citer le label HPE (Haute Performance Energétique) qui classe les constructions en fonction d’une note de A à G et qui s’applique à toutes maisons construite après 1948.
Pour la note A on retrouvera la norme BBC ou Bâtiment Basse Consommation qui correspond en fait à l’application de la RT 2012 (les 50 ou 80 Kwhep par m² / an vu plus haut)
Le label HQE pour Haute qualité environnementale impose pour sa part douze cibles (choix des matériaux, consommation et gestion de l’énergie…) dont quatre à six sont obligatoires pour obtenir la certification. Il s’agit d’avoir une maison certifiée BBC mais en prenant aussi en compte d’autres aspects que la simple consommation énergétique : émissions de polluants, choix de matériaux plus naturels….
Label PassivHaus – Maison Passive: ici le label n’est pas Français (et donc pas reconnu par l’ADEME à ma connaissance); mais nous vient d’un beau pays bien plus avancé que nous autres gaulois en matière d’éco-habitat : ce sont nos amis les Allemands qui ont pensé le concept de PassivHaus (de Haus, maison et Passiv; Passive… qui a dit que l’allemand était compliqué ?). N’hésitez pas à consulter notre article dédié ici !
Celui-ci fixe la consommation maximale d’énergie primaire à 120kWh/ (m2.an). Et la vous tiquez en remarquant que c’est plus de deux fois celle d’un bâtiment BBC. Mais je vous rassure les Allemands savent compter : eux intègrent six critères et non cinq comme pour le label français. Et ce critère supplémentaire fait une grosse différence car il concerne l’ électroménager.Et l’électroménager représente de loin le premier poste de consommation d’énergie.
Seconde énorme différence l’obligation de penser la maison pour maximiser l’utilisation des énergies renouvelables passives (chaleur du soleil, récupérateurs d’énergies pour la ventilation…)….
Enfin, troisième différence, l’énorme focus mis sur une isolation ultra-performante (triple vitrage comme norme, élimination des ponts thermiques via des techniques de construction spécifiques…)
Bref ces maisons passives s’alimentent presque de leur propre énergie jusqu’à pouvoir se passer de chauffage.
Et l’allemagne niveau climat ce n’est pas Marseille: je vous laisse donc imaginer la performance du bâti…
Labels Minergie: Cette fois-ci ce sont les Suisses qui nous dépassent (très largement) avec leur label Minergie qui, comme la norme HPE, classe les construction en fonction de leur performance. MinergieP, le plus haut, correspond à une maison passive mais en variant un peu les critères pour se concentrer aussi sur la production d’eau chaude sanitaire. De même ce label ajoute (et c’est le plus intéressant) une notion de coût de construction qui ne doit pas excéder 20% de plus que celui d’une maison “normale”.
Labels Effinergie : Bon vous l’aurez compris en termes de label et certification, la France était vraiment en retard qu’à été créée en 2006 l’association Effinergie qui regroupe les grands professionnels du secteur. Cette association produit plusieurs labels (Effinergie +; Effinergie Rénovation, Effinergie BEPOS….) qui guide les particuliers et professionnels vers un habitat plus économe. Par exemple, le label Effinergie+ prête une attention particulière à l’enveloppe du bâtiment, la performance thermique globale, l’étanchéité à l’air et la qualité de l’air pour un objectif de 20% les performances thermique du bâti supplémentaire par rapport à la RT 2012 .
Ce label reprend les grands axes de ceux de nos voisins européens notamment en intégrant l’électroménager, en imposant un suivi régulier des consommations…
La maison éco-responsable idéale: à la campagne ?
On se souvient tous de la brillante proposition d’un élu des années 80 : “mettre les villes à la campagne”…. Une idée stupide ? Probablement oui.
Un bâtiment qui serait situé au cœur de la nature ne sera pas forcément plus respectueux de l’environnement. Cette vérité contre-intuitive est facile à comprendre : au-delà des nuisances pour le milieu naturel, le bâtiment générera un coût énergétique plus élevé pour le raccorder aux routes et aux différents réseaux nécessaires (électricité, fibre, eau et égouts) et générera également plus de pollution du fait des temps de trajets et allées et venues récurrentes des utilisateurs (acheter une baguette à la campagne ne se fait pas en vélo !).
L’emplacement optimal placerait un bâtiment durable dans une zone déjà urbanisée, occupée par un environnement diversifié, avec des infrastructures favorisant les déplacements propres (piétons, cyclistes) et/ou peu polluants (transports publics).
Faut-il vraiment démolir les passoires thermiques ?
Des économies importantes peuvent être réalisées par le réaménagement, la rénovation ou la réutilisation de bâtiments existants. Plutôt que de démolir systématiquement pour reconstruire des bâtiments entièrement neufs, l’une des premières considérations de l’architecture durable est le souci de recycler l’existant et cela dans un soucis évident d’économie.
Parce que même si – évidemment – les bâtiments déjà existants nécessitent une rénovation ou des extensions lourdes, ils peuvent fréquemment permettre des économies d’énergie, de matériaux et d’émissions significatives, en plus des économies financières qu’ils permettent le plus souvent.
L’épineuse question du prix de la maison écolo…
Une maison écologique, ca coute un bras !!!
Et bien…. oui et non.
Savez vous que l’isolant le moins cher du marché est 100% naturel ? Et qu’il pousse probablement à côté de chez vous ? Je parle de la paille qui est un excellent isolant, mais dont l’utilisation est compliquée (oubliez la pose dans une chambre de bonne…). En fait le coût dépend énormément de votre maison et de son contexte; mais ne partez pas du principe que l’éco-responsabilité est plus onéreuse.
Si on réfléchit à très court terme (ce qui veut souvent dire que l’on ne réfléchit pas) il est vrai que les solutions standardisées et souvent chimiques du bas ou milieu de gamme peuvent paraître plus abordables à l’achat.
Mais les économies réalisées à long terme rendent souvent l’achat de matériaux plus performants et/ou naturels rentables. De plus, l’approche durable est fortement encouragée par les autorités avec des subventions et des exonérations fiscales qui accélèrent la période d’amortissement de ces investissements et stimulent la construction de bâtiments à faible consommation pour améliorer le cadre de vie commun. Nous aurons l’occasion d’y revenir avec une rubrique entière de ce site ou l’on aura plaisir à lister les aides et dispositifs d’incitation à l’optimisation énergétique des bâtiments – comme les CEE par exemple.
En conclusion ….
Ainsi les principes du développement durable appliqués à l’architecture ne se concentrent pas uniquement sur la conception et la construction de bâtiments respectueux de l’environnement. Ce serait une conception trop limitée ! L’architecte doit se soucier de ce qu’une fois le bâtiment achevé , il ait un impact positif sur la santé et le bien-être des utilisateurs, ainsi que sur la qualité de vie des communautés voisines.
Ce dernier point est important, surtout quand on considère certaines techniques très laides et inconfortables promues au nom du respect de Dame Nature. Car – en fin de compte – si sous le prétexte de la protection de l’environnement on oublie le simple fait que le bâtiment est construit pour l’humain, son confort et celui de ses yeux; alors retournons vite vivre autour d’un feu dans une grotte…. Au moins tout cela coûtera moins cher….