Partager la publication "Quel est le coût de fonctionnement d’une pompe à chaleur comparé à un chauffage gaz ? Comment le réduire ?"
Avec les inquiétudes croissantes concernant le réchauffement de la planète et l’évolution très inflationnistes des prix du gaz, les consommateurs d’énergie subissent une pression de plus en plus forte pour changer la source d’énergie utilisée en chauffage et – bien sur – pour réduire la quantité de dioxyde de carbone (CO2) qui est libérée dans l’atmosphère chaque année (C’est d’ailleurs pour cela que ce blog consacre un dossier entier sur la pompe à chaleur).
Pour mettre un rationnel derrière cette affirmation, je vous propose de comparer le cout de fonctionnement d’une pompe à chaleur moyenne (aérothermique donc) avec un chauffage gaz. Et vous verrez que le débat ne sera pas long, surtout si l’on s’intéresse aux perspectives de croissance du coût du gaz !
Mais comme l’électricité est chère elle aussi, nous verrons en seconde partie comment réduire la consommation électrique de votre pompe à chaleur.
Pourquoi cet engouement pour les pompes à chaleur ?
Bien que les chaudières à gaz restent le système le plus utilisé en France, de plus en plus de personnes recherchent des options alternatives pour chauffer leur maison. Actuellement, une bonne alternative pour un chauffage écologique est la pompe à chaleur. Leur popularité est croissante en France et est soutenue par tout un ensemble d’initiatives gouvernementales et d’aides visant à décarboner le chauffage domestique et ce afin de limiter le coût de l’installation des pompes a chaleur qui représentent, quand même, un investissement non négligeable. Car globalement le rendement moyen de ces appareils les rendent assez écologiques. On pourrait y ajouter d’ailleurs l’impératif stratégique de limitation de la dépendance au gaz et celui – tout aussi stratégique à l’échelle de notre nation – de soutien du pouvoir d’achat dans un contexte (presque) hyper-inflationniste quand on regarde le coût du gaz.
Par rapport à votre chaudière, qui pourrait fonctionner avec un rendement d’environ 90 %, une pompe à chaleur peut avoir un rendement de plus de 300 %, par exemple en produisant 3kW de chaleur à partir de 1kW d’électricité. Ceci parce que dans le principe de fonctionnement d’une pompe à chaleur, elle va puiser les calories dans l’environnement extérieur – et ce même quand les températures sont très basses.
Maintenant que nous avons déterminé certains des principaux avantages des pompes à chaleur et comment elles pourraient avoir un impact sur votre empreinte carbone, quel effet aura l’un de ces appareils sur votre facture d’électricité ? Nous examinons ci-dessous la quantité d’électricité utilisée par une pompe à chaleur et la manière dont vous pouvez réduire votre facture d’électricité.
Quelle quantité d’électricité les pompes à chaleur consomment-elles ? Le coût de fonctionnement d’une pompe à chaleur.
L’efficacité d’une pompe à chaleur est mesurée par le CoP. Cette unité est déterminée en mesurant la quantité d’énergie qui est entrée (dans ce cas, l’électricité) et la quantité d’énergie (chaleur) qui est sortie. Une pompe à chaleur qui a un CoP de trois peut créer trois kW de chaleur à partir de chaque kW d’électricité.
Un foyer Français moyen a besoin d’environ 16 565 kilowattheures (Kwh) de chaleur par an. Par conséquent, pour atteindre ce résultat, une pompe à chaleur avec un CoP de trois utiliserait 4 142 kWh d’électricité par an. Ce chiffre dépendra de la taille de votre maison, de la performance de son isolation, de son niveau d’étanchéité à l’air et de la quantité d’eau chaude que vous utilisez. Il dépendra également de l’efficacité de votre pompe à chaleur. Une pompe à chaleur avec un CoP de quatre utilisera moins d’électricité pour produire la même quantité de chaleur (car elle a un meilleur rendement, vous l’aurez comprit). Bien sur les différents types de pompe à chaleur influent sur le rendement. Parmi les trois types de pompes a chaleur – pompe aérothermique, pompe à chaleur géothermique et PAC hydrothermique – les pompe à chaleur puisant les calories dans le sous sol (géothermique et hydrothermique) sont les plus performantes. Mais aussi les plus onéreuses à installer, puisque vous devrez creuser ou forer votre terrain.
L’électricité coûte environ 0.1893 € par kWh. Cela signifie que les frais de fonctionnement de votre pompe à chaleur pourraient s’élever à environ 784€ par an. Ce chiffre vous semble probablement déjà très différent de celui des factures de gaz que vous avez reçu jusqu’alors.
Comparé au gaz la pompe à chaleur est de plus en plus rentable
En effet si le prix du gaz est inférieur par Kwh (0.1027€ pour le gaz de chauffage en zone tarifaire 2 – tarif réglementé) le rendement des chaudières est d’environ 0.90. Si on combine rendement (ramené à 1 pour le gaz, soyons gentil) et prix :
- Pompe à chaleur : 4142kwh*0.1893€ = 783.93€ par an
- Gaz : 16 565kwh*0.1027€ = 1 345€ par an.
La pompe à chaleur – à ce titre – est déjà un investissement rentable. Mais il faut voir l’évolution du prix du gaz pour comprendre à quel point le chauffage au gaz n’est pas un pari d’avenir. Même si le gouvernement annonce des gel des hausses du prix du gaz, ces dernières ne pourront perdurer éternellement (cf l’évolution du prix du gaz sans le gel gouvernemental en graph 2)
Et pour ce qui est des hausses de prix : on voit bien que le gel d’octobre 2021 ne pourra durer éternellement, car la hausse des prix n’est pas prêt de s’arrêter avec la situation russe.
Comment réduire votre facture d’électricité avec une pompe à chaleur ?
Bien que vos factures d’énergie vont considérablement diminuer si vous passez à une pompe à chaleur, vous constaterez une augmentation de votre consommation d’électricité. Heureusement, il existe quelques moyens de limiter cette consommation d’énergie de votre pompe à chaleur et de réduire votre facture d’électricité.
Tout d’abord, évitez de modifier la température réglée. En augmentant et en diminuant fréquemment la température en fonction de la chaleur ou du froid que vous ressentez, la pompe à chaleur utilisera plus d’énergie. Elle utilisera moins d’énergie lorsqu’elle maintient la même température. Réglez le thermostat pour une température spécifique et ne la modifiez pas. Il est intéressant de noter qu’abaisser votre thermostat d’un degré peut entraîner une réduction de 2,5 % de vos factures d’énergie. Vous pouvez donc, par exemple, faire passer la température de 21 °C à 20 °C.
Deuxièmement, vérifiez la température de chauffage de l’eau. Si elle est réglée trop haut, votre pompe à chaleur utilisera plus d’énergie pour amener l’eau à la bonne température. Vous pouvez réduire la température de l’eau à 40 °C ou moins. Cela sera encore suffisant pour chauffer votre maison de manière efficace.
Un mauvais entretien de votre pompe à chaleur peut entraîner une augmentation de 25 % de vos factures d’énergie. Des filtres obstrués et sales réduisent la quantité de flux d’air qui peut passer dans le système et peuvent nuire à ses performances. Il est également utile de vérifier régulièrement le ventilateur pour s’assurer qu’il n’y a pas de débris, tels que des feuilles, coincés dans celui-ci. Votre pompe à chaleur, tout comme une chaudière, doit être entretenue chaque année.
Enfin, les pompes à chaleur ont la possibilité d’être combinées avec des panneaux solaires photovoltaïques ou thermiques. En utilisant l’électricité produite sur place, vous pourriez réduire vos factures d’énergie tout en diminuant votre empreinte carbone. Dans l’option thermique, l’eau est préchauffée par l’énergie solaire; réduisant d’autant plus le besoin d’énergie de la pompe pour amener l’eau à la bonne température. On pense que l’utilisation de panneaux solaires PV pourrait réduire les coûts de fonctionnement de votre pompe à chaleur jusqu’à 40 %. Bien que l’installation de panneaux solaires PV nécessite un investissement, vous rentabiliserez probablement ce coût en quelques années. Pour le thermique, le rendement est encore amélioré et peut réduire le cout de fonctionnement de la pompe à chaleur de plus de 50% (selon bien sur votre taux d’ensoleillement et le nombre de panneaux que vous installerez).
Si vous voulez réduire votre consommation d’électricité, vous pouvez essayer d’autres choses qui n’impliquent pas nécessairement votre pompe à chaleur.
Vous pouvez installer des panneaux réflecteurs derrière chaque radiateur. Ceux-ci empêchent la chaleur de s’échapper par vos murs et la renvoient dans la pièce. Les panneaux peuvent être achetés ou fabriqués à l’aide d’un grand morceau de carton et de papier d’aluminium.
Vous pouvez envisager de remplacer vos ampoules par des ampoules à économie d’énergie. Non seulement elles durent plus longtemps, mais elles vous permettront également d’économiser de l’argent chaque année.
En ce qui concerne les appareils électroménagers, tels que le lave-linge et le lave-vaisselle, assurez-vous qu’ils sont pleins avant de les mettre en marche – il est préférable de laver une charge complète plutôt que plusieurs petites charges.
Votre calcul comprend il les coûts de maintenance annuels respectifs ?
De même, quels sont les nuisances sonores de chaque système, gaz et PAC ?
Bonjour Monsieur, non effectivement il ne les prend pas en compte. Néanmoins, la PAC est plutôt économique en la matière : 100 a 170 euros pour la PAC (avec une révision obligatoire tous les deux ans) et environ 110 à 150€ pour la révision annuelle de la chaudière à gaz. Bien sur en cas de pièces à changer ces coûts peuvent évoluer à la hausse, mais dans les mêmes proportions pour les deux types d’appareils.
A l’occasion je ferai un article sur les couts moyens annuels d’une PAC et d’une chaudière gaz sur 10 ans.
Je vous souhaite une bonne soirée !
Le prix d’entretien me semble faible…
Et la vérification est annuelle ( contrôle d’étanchéité obligatoire une fois par an)
Oups j’oubliais la seconde question. La pour le coup cela joue en défaveur de la PAC qui est beaucoup plus bruyante que la chaudière gaz. En cause : le compresseur situé dans l’unité extérieur de l’appareil (plus le bruit de ventilateur de l’unité intérieure dans le cas d’une PAC air-air). Les appareils de dernière générations sont beaucoup moins bruyants (notamment pour le split – autre nom de l’unité intérieure qui à vitesse modérée sont presque inaudibles). Pour l’unité extérieur, généralement on considère qu’elle émet 50 à 55 Dba (décibel) pour les modèles les plus récents. Pour les générations plus anciennes, cela monte jusqu’à 65 Dba – ce qui est le bruit d’un aspirateur. D’où l’importance de bien placer cette unité extérieure pour limiter les nuisances pour soi et le voisinage. La législation est d’ailleurs très précise à ce sujet ce qui impose souvent de placer les unités extérieures sur une partie de la maison suffisamment loin des voisins. Un installateur sérieux vous fera donc des recommandations en ce sens. A noter qu’il existe des coffres antibruit qui peuvent être placés sur l’unité extérieure pour limiter les nuisances. Je ne sais pas par contre quelle est leur efficacité…
Lors d’installation de PAC Atlantic, il m’es arrivé d’être surpris par la réaction des clients face au peut d’incidence sonore de ces machines !. Il est certain que l’on évitera de les installer à proximité d’une chambre mais de manière générale les nouvelles générations sont relativement silencieuse par à port aux anciennes générations, un entretien régulier est important pour palier au bruit
La PAC ce n’est pas parfait, la mienne est tombée en panne au bout de 10 ans et personne pour la réparer (compresseur hs).
Le coup d une PAC c’est 3 fois plus cher qu une chaudière à gaz, alors pas de quoi s emballer .
Par contre, au sujet de la PAC, le COP n’est pas toujours fixe, il est fonction de la température extérieure. Et faire un calcul grossier a l’année avec un COP de 4 n’est pas réel, il pourra être de 4 avec une température extérieure de 7 degrés, mais descendre à 3, voire 2 lorsque la température extérieure descend jusque -10 degrés. Effectivement, a ces températures, la PAC a besoin de résistances d’appoint pour dégivrer la partie extérieure, ce qui fausse le calcul avec un COP de 4.
Il faudrait plutôt prendre un COP de 3 voire un peu moins pour coller à la réalité. Mais dans l’ensemble je vous rejoins et trouve que la pompe à chaleur a de l’avenir par rapport à la chaudière au gaz.
Bonjour,
Je suis plutôt en phase avec cette présentation plutôt bien construite. Cependant deux points m’interpellent :
– le coût d’entretien n’est mis dans la balance
– l’information sur la température d’eau a 40 degrés ou moins serait suffisant pour chauffer.
Pour ce dernier point, il est erroné. En effet il s’applique pour des planchers chauffant ou des émetteurs dimensionnés pour ce régime de température de type ventilo- convecteur ou radiateur surdimensionnés. Pour des installations existantes les radiateurs n’ont pas une surface d’échange suffisante pour fonctionner avec de l’eau a 40 degrés et il serait donc difficile, voir impossible, de chauffer efficacement le logement, et avoir de fait une surconsommation électrique avec une PAC en fonctionnement continue et des probables appoints électrique.
Cette article est en faveur de la PAC, mais il est à pondérer
Belle démonstration, mais vous oubliez de dire que le Cop de la PAC évolue à la baisse au fur et à mesure que la température baisse. Ce n’est plus le Cop qui intervient pendant la saison de chauffe mais le rendement annuel de la PAC qui flirte autour de 120% comme les chaudières gaz à condensation .
Vos calculs sont à revoir et vous pourrez vous rendre compte que les chaudières gaz à condensation ont encore de beaux jours .